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9, Avenue Jean Cristau. 85800 Saint Gilles Croix de Vie
- Pour accompagner notre future exposition ''Quand les phares inspirent'' Vincent Guigueno fait savoir sur son compte Facebook, que le Musée de la Marine met à disposition sur Youtube des entretiens avec François Jouas-Poutrel, gardien du phare des Roches-Douvres extraits de l'exposition PHARES de 2012
Le phare des Casquets en particulier est aujourd'hui une triple tour blanche portant trois châteaux de lumière. Ces trois maisons à feu évoluent et pivotent sur des rouages d'horlogerie (…). La bâtisse qui enferme, soutient et sertit ce mécanisme est, comme lui, mathématique. Tout y est sobre, exact, nu, précis, correct ; un phare est un chiffre.
Victor Hugo ‘’L’homme qui rit’’
A Saint-Gilles-Croix-de-Vie et tout près du feu de la tour Joséphine, face à la mer, notre site littéraire a souhaité cette année présenter la création littéraire suscitée par l’image des phares et celle des hommes qui les gardaient ou les construisaient.
La Révolution française fait le choix que l’éclairage des côtes sera un bien public. En 1811, la ‘’Commission des phares’’ est créée. Elle a pour mission l’éclairage systématique et raisonné des côtes de France. En 1825 est présenté l’ambitieux projet de ceinture lumineuse. Il sera entièrement réalisé en 1860. Il s’agissait de naviguer de Bayonne à Dunkerque en ayant toujours un phare en vue. En effet avant cette date nos côtes étaient peu éclairées. Cette commission organise des expériences scientifiques avec le physicien Arago, l’astronome Mathieu et l’ingénieur Augustin Fresnel qui, avec sa lentille, révolutionne la portée lumineuse des phares, faisant de la France un pays de référence pour les autres nations maritimes. On s’inspire de la forme des phares britanniques, en forme de tronc de chêne pour amortir le choc des vagues. La France comptait 59 phares et feux en 1800, elle en comptera 330 en 1872 et 690 en 1895 et devient leader de la signalisation maritime.
Le courant romantique aidant, on comprend mieux la fascination des auteurs devant la profusion de ces chantiers souvent dantesques et ces nouvelles formes architecturales où des hommes isolés maintiennent chaque nuit, coûte que coûte le feu qui produit un faisceau salvateur pour les marins regagnant la côte. Le temps est donc venu où ‘’les PHARES inspirent…’’
Les travaux complexes de mise en œuvre de l’éclairage des côtes va, dès les premières constructions, notamment pour les tours érigées en mer, impressionner la population maritime, les journalistes et les auteurs. Pensez, pour le phare d’Ar men (le rocher en breton) les travaux ont duré 17 ans et la première année en 1867, il n’y eut sur 100 heures à la mer que 8 heures de travail effectif sur le rocher. Ce sont autant de rebondissements que d’exploits, prompts à nourrir la fiction.
On succombe donc, au nom d’un savoir-faire français audacieux, à mettre les phares en scène, les ingénieurs et les gardiens sur le devant tant on est subjugué par les techniques mises en œuvre, la monotonie des journées, la rigueur monacale de leur vie et leur courage face aux éléments. Un phare, des gardiens, la relève, la tempête, les ingrédients sont sous les yeux de l’auteur pour nourrir un bon roman.
Malcom Lowry titrait l’un de ses recueils de poèmes : ‘’le phare appelle à lui la tempête‘’. Les phares ont également appelé à eux tous les genres littéraires : la poésie, le roman, le thriller, l’essai, la chronique, le témoignage, le récit dessiné. Pour cette exposition, tous les ouvrages, tous les styles sont convoqués, du réalisme le plus factuel au paroxysme du fantastique.
Dès les premiers feux, juchés au sommet de tours et dont le phare d’Alexandrie est la première forme aboutie, ces sentinelles de nos côtes ont revêtu un caractère quasi sacré. Aujourd’hui leur technologie complexe garantit la sécurité nocturne des marins, pour les guider à bon port. Les phares, juchés sur des promontoires emblématiques, dispersés autour du monde signalent des côtes dangereuses, rappellent aux gens de terre comme aux marins le caractère souvent impétueux des eaux qui les entourent et qui portent leurs aventures.
Dans notre Maison, les romans des phares bretons côtoieront le phare royal de Cordouan ou les visions de Victor Hugo.
Jules Verne subjugué par le phare du bout du monde fera face aux textes de jeunesse de Robert Louis Stevenson et à sa prestigieuse famille d’ingénieurs et de constructeurs de phares.
Les grands auteurs comme celui de ‘’Quo-Vadis, Henryk Sienkiewicz, ou Henri David Thoreau, Francisco Coloane, Nicolas Bouvier, Joseph Kessel, Yukio Mishima, Albert Londres, Jules Michelet ont eux aussi été subjugués par la charge romanesque de l’objet et de son environnement, au travers de nouvelles, de récits, de romans, de poèmes.
Nous ferons également une place aux auteurs de bande dessinée auxquels nous consacrerons sur la promenade Marcel Ragon une trentaine de panneaux dédiés à des œuvres inspirées par les phares.
Les fonctions automatisées ne nécessitent plus la présence en mer des gardiens du feu pour produire l’éclat providentiel. La dernière des relèves est venue. Un par un, nous les avons vu suspendu à une sangle d’hélicoptère saluer une dernière fois la tour carcérale, dire adieu à leur second foyer.
Ils y entretenaient le feu par tous les temps, dans un huis clos parfois infernal les nuits de tempête, de grand vent, de mer déchainée. Ces nuits où les murs tremblent à chaque attaque des flots, quand le doute s’installe, quand les vitres se brisent sous la charge et que la lame manque de remonter jusqu’à la flamme. Et que, le cauchemar de voir la tour centenaire s’écouler devant les coups de boutoir d’une mer en furie, envahissait soudain l’esprit du gardien, ivre du vacarme.
Fascinés, les auteurs se sont donc appropriés l’objet, enrichi au cours des années de la technicité optique et horlogère des lanternes et de l’humanité des gardiens et des ingénieurs. Les phares sont entrés en littérature, devenant des personnages de romans sous une lumière changeante et tourmentée éclairant de leurs éclats un pan de la littérature maritime.
Serge Aillery
‘’Maison des Écrivains de la Mer’’
Reprise de l'exposition le 20 mai 2021
Quand les Phares inspirent…un photographe
Plantés à l’extrémité des terres signalant le trait rocheux des côtes, mis en œuvre et gardés par des hommes solitaires et rigoureux, les phares ont fascinés les artistes. Ces architectures complexes figures de proue de nos côtes, garantissent la sécurité des marins et de leurs navires.
La Maison des Écrivains de la Mer et la SEMVIE vous présentent au cours de cette promenade quelques images de ces phares, prises dans leur environnement.
Vous pourrez poursuivre cette découverte des phares à la maison des Écrivains de la Mer.
Seul le photographe, Marcel Mochet qui a parcouru les mers du monde entier, pouvait donner à voir la situation névralgique et périlleuse des ‘’sentinelles de la mer’’ tant ses photos donnent sens à la mission qui incombait aux hommes qui veillaient en permanence sur les ‘’ Feux’’ de notre littoral.
Marcel Mochet, photographe
La mer est une ennemie mortelle…
Elle engloutit les hommes qui ne se sont pas prémunis contre elle.
Mais j’aime la liberté et la force morale qu’elle procure.
Travailler dans l’univers clos et austère d’un navire perdu sur cette immensité rend humble et fortifie l’âme et le cœur.
Ancien photographe de l’Agence France-Presse pendant plus de 30 années, Marcel MOCHET a débuté sa carrière en couvrant pour l'AFP divers évènements nationaux et internationaux ; depuis l'actualité sportive (Jeux Olympiques) aux conflits (Iran/Irak, évènements de Pologne, Liban etc..).
C'est finalement la photo maritime qui a fixé le travail de Marcel MOCHET.
Pendant plus de 20 ans, responsable de la couverture photo pour son agence dans la région Ouest, il a couvert également en France et à l'étranger l'ensemble de l'actualité maritime: pêche hauturière, marine nationale, marine de commerce, offshore, course au large, etc.... Il embarque donc régulièrement pendant de longues périodes sur les bateaux sillonnant le globe, des mers froides de Norvège et des îles Kerguelen aux eaux chaudes du Pacifique ou des Caraïbes.
Du fait de son travail, Marcel MOCHET possède actuellement l'un des plus important fond de photographies maritimes en France. Ses photos sont régulièrement visibles sur les cimaises des salles d'expositions françaises et dans diverses publications nationales et internationales.
Marcel MOCHET a été primé au prestigieux « World Press Photo » en 1984. Il a également obtenu le 1er Prix album de l’Académie de Marine pour son livre «Les pêcheurs des Extrêmes » (Éd. du Rocher), élu meilleur livre maritime de l'année 2015 par le jury littéraire du salon Nautique. Il est également l'auteur du livre “Les ouvriers des océans” (Éditions. Palantines).
Pour l’anecdote, il est l’auteur de la fameuse photo du ‘’geste de Verdun’’, prise à l’ossuaire de Douaumont le 22 septembre 1984, où le Président François Mitterrand et le Chancelier Helmut Kohl, main dans la main commémorent la mémoire des morts de la première guerre mondiale.
Ouverture de mai à juin et de octobre à février : jeudi, samedi et dimanche 15h-19h
Ouverture en Juillet-août-septembre : du mercredi au dimanche 15h-19h
Les règles sanitaires seront appliquées lors des visites
( pass sanitaire, port du masque obligatoire, distanciation physique, gel hydro alcoolique.)
Lieu : maison des écrivains de la mer
Celles et ceux qui assurent les permanences de l'expostion : Jean, Denis, Brigitte, Serge (président), Jean-Luc, Paul (vice-président), Jean-Louis et Alain.